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La ruelle
31 janvier 2007

Pourquoi écrire ?

Je me suis posée cette question alors que mon père et moi étions dans la voiture en direction de la pharmacie. Les instants passés sur les routes, chez soi, dans le train peuvent lasser à un moment parce que l'habitude s'installe. J'ai alors réalisé que la fonction de l'écriture est peut-être ( entre autres ) de mettre des mots sur des faits routiniers afin de ne pas s'en lasser. Voilà pourquoi les mots se révèlent parfois dignes d'intérêt, parfois pas du tout. Les petites choses témoignées par des phrases rendent compte de leur caractère presque sublimal dans la mesure où elles s'accrochent à la mémoire, cette dernière n'ayant pas toujours la spontanéité de les estimer dans leur unicité à chaque fois. Or la notion de première fois se perd naturellement. Alors peut-être que les mots ne sont pas naturels.

Depuis très jeune j'écris de temps à autre. C'est à l'adolescence que j'ai commencé à ressentir le besoin effréné d'ecrire mon ressenti, mes reflexions, mes souvenirs ... Rien de plus banal, à vrai dire. La différence d'avec des journaux intimes entre les mains d'enfants, c'est que mes récits ont pris vie en bluffant beaucoup de gens. C'est pour moi du théâtre. Quand j'écoute de la musique, dans ma chambre, je me sens littéralement happée par certains personnages de mon invention. Puis quand j'éteins la musique et que je sors de ma chambre, je redeviens l'étudiante normale de 24 ans.
Mes personnages, mes décors, mes histoires sont souvent très noirs. Peut-être est-ce une forme d'exutoire ... mais je n'en ai pas la certitude. Je crois plutôt en un caractère passionné.
Récemment j'en ai parlé à mes parents.
Je parlais très souvent d'un personnage à ma mère, à titre de personne à part entière. Dire qu'elle craignait que je le rencontre ! Je rencontrerai mon double, en ce cas. 
Parfois il m'arrive de verser des larmes quand je rend mes personnages tristes, de rire quand je les rends joyeux, d'entendre mon coeur battre fort quand je les rends amoureux. Je m'investis beaucoup dans l'écriture. Trop quelquefois, d'ailleurs. Mais c'est ma manière d'être.

J'ai, par le biais de l'écriture, souvent soupçonné un côté manipulateur en moi. Ce qui s'est confirmé. Mais sans son aspect sinistre. C'est comme une scène vivante. Au lieu que mes personnages restent collés sur papier, ils prennent vie au travers du regard des autres. C'est un double-sens à double tranchant, à moi d'en assumer ce qui peut en découler.
Cela me fait bizarre de m'en tenir à mes idées, mes émotions. Sauf que moi, contrairement à mes personnages, je sais ce que je veux ou pas. Pas de chichis.
La seule ombre au tableau, c'est que parfois j'ai tendance à mettre ma vie entre parenthèse pour en accuenter l'inspiration.

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