Du haut de ma fenêtre

Du haut de la fenêtre, je regarde la rue. Parfois j'y trouve des passants, parfois non. Je regarde derrière le rideau et ne peux m'empêcher d'avoir honte. Honte de quoi ? De regarder la vie des autres tandis que la mienne reste derrière le rideau. Ce qui me fait mal, c'est plus que ça ne me ressemble pas. J'ai toujours été déterminée, opiniâtre. Mais depuis plusieurs mois, je n'arrive plus vraiment à me décider. Quand je songe à mon avenir, ça va jusqu'à 6 mois, pas plus. Et encore ... J'essaye de rendre mes journées enrichissantes, mais si je suis franche avec moi même, je sais que je m'ennuis à mourir. A mourir ...
Cela fait deux ans que je suis seule. Quand je dis seule, ça ne signifie pas exclusivement célibataire. Je ne vois personne, je ne parle à personne, je ne sors qu'avec mes parents pour faire un tour en forêt, je ne reçois aucun appel téléphonique, aucun e-mail ...

J'aime regarder les oiseaux voler dans le ciel, les pétales de fleur descendre des arbres, sentir le vent sur mon visage, voir un coucher de soleil. Je me fais bronze dès qu'il y a du soleil, je fais tout pour aller le moins possible à la fac tellement je m'y sens isolée, j'aime regarder mes chats, voir mes parents cuisiner.
Mais j'aimerais aussi me sentir vivre ma jeunesse. J'écris sur ce blog parce que j'aime l'idée de noter des souvenirs, des instants qui passent. Du haut de ma fenêtre, je vois ces bandes de gars et de filles un peu plus jeunes que moi. Ils font du tapage. De vrais crétins. Ils me font penser à ces cancres du collège que je détestais.

Quand j'étais gamine, mon rêve était d'être à l'université. Je me voyais me faire des relations, débattre, rire, sortir boire un pot après les cours. ça a été le cas jusqu'à ma 1e licence. Mais depuis deux ans, c'est une solitude bien pesante à laquelle j'ai droit. Les étudiants ont changé, ils sont prétentieux, ne parlent que de cours mais en tant qu'individus ils ne me donnent pas du tout envie de creuser avec eux. Du coup je reste dans mon coin, à fumer une cigarette pour passer le temps.
Au début, je prenais sur moi, misant essentiellement sur mes personnages pour dire ce que j'avais à dire. Manque de pot, ils n'ont plus de succès auprès des lecteurs. Et puis je me suis attirée bon nombre de déséquilibrés.
Suite à ma crise d'epilepsie, je me sens bien mieux. Revivre. Puis ma grand-mère est décédée, on a eu un tapage innommable de la par de drogués, zonards et ça m'a fait craquer. Ensuite de gros soucis familiaux qui m'ont anéantie. Des connaissances qui ne me rappellent même pas. Tout ça fait que je ne tiens plus. Je ne lis plus beaucoup depuis quelques mois. Je tente quand même de respecter un minimum de pages mais le plaisir de lire n'est plus trop là. Penser à l'avenir m'est douloureux. Mon état suicidaire était parti, mais il revient. Puis bon, sur le web je n'arrive pas non plus à me lier sans qu'on me juge radicalemet alors ça ne m'intéresse plus d'aller vers les autres. Je me dis que c'est la fatigue qui me fait penser ainsi, mais je me sens tellement seule, tellement isolée ...