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La ruelle
27 janvier 2007

La solitude du train

IMG_0571Dans le train, personne ne s'aime. Tout le monde se voit sans se regarder. On se dévisage pour deviner si l'autre est normal ou pas, mais sans remarquer réellement quoi que ce soit.
Dans le train, on peut écrire des mots sur une page ou bien dessiner rapidement les croquis de passagers qui nous épatent dans leurs poses routinières.
Ce que je remarque, ce sont des gens ou des instants insolites qui sont jetés aux oubliettes bien trop vite à mon goût. Des personnes de 18 ans à la rue qui tentent des discours désespérés pour gagner un peu d'argent ; des clandestins qui apportent sur les sièges libres des papiers identitaires analogues ; de vagues sourires ironiques échangés quand le train s'arrête d'un coup suite à une panne ; des yeux posés sur des livres même s'ils ne parcourent que superficillement les lignes ; les portables dont les sonneries agacent car certaines sont franchement tapageuses.
Dans le train, rares sont ceux qui se retrouvent. Alors ils se parlent côte à côté ou bien se saluent sans discuter. Parfois les silences dans un couple dans le wagon en disent long ; parfois pas du tout.
Dans le train on peut aimer regarder par la fenêtre les mêmes décors qui défilent quotidiennement, chercher une inspiration dans les nuages qui reflètent le temps, fuir la triste habitude du travail le nez dans un journal de sport, attendre patiemment que le trajet se finisse pour enfin rentrer chez soi.
Parfois je remarque les nouveaux professionnels vêtus de costume, bien coiffés et l'allure fière. Et les autres, les travailleurs habitués qui ont les traits fatigués.
Dans le train, on voit une parcelle de vie qui nous est cachée dans les foyers. Mais le train n'est pas fait pour les rencontres, sauf dans les romans.

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