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La ruelle
3 mars 2007

Gentillesse

A force de me demander si c'était l'intelligence ou la gentillesse qui devait primer chez l'individu, à force de noter tout un tas d'observations réelles, à force de connaitre des expériences plus ou moins agréables, j'en ai conclu que l'émotion était le moteur de la reflexion. Ce que je reproche à la philosophie, c'est son formalisme. Jonchée de dogmes plus ou moins tolérants et surtout variables selon les contextes historiques, le discours philosophique est manipulable à souhait. L'émotion, quant à elle, surgit sans crier gare. Qu'il s'agisse de la peine, de la colère, de la joie, elle intervient dans la pensée sans que cela soit son but. Car le sentiment n'a AUCUN  but ; ce n'est qu'improvisation tandis que la pensée, les discours sont malléables au gré des désirs particuliers de mettre le doigt sur tel ou tel aspect du monde réel.
ll existe des gens très intelligents doués d'une méchanceté incroyable. Or la méchanceté est une pathologie.
Les gens gentils ont tendance à etre montrés du doigts comme des simplets. Mais qu'est-ce que l'enfance, si ce n'est une simplicité de reflexion ? L'enfant va voir une évidence que l'adulte va condamner au nom de critères, de normes, de vérité(s), d'absolu. Les partis politiques en sont la preuve : pourquoi une droite et une gauche, si ce n'est pour manipuler les faits selon des interprétations suivant une courbe logique spéciale ? L'enfant est naturellement apolitique. Amoral, aussi. Il est neutre. L'adulte devient moral ou immoral, choisit son appartenance politique car on lui apprend tout au long de son existence le Bien et le Mal, le vice et la vertu. L'evidence enfantine est-elle encline au mal ? L'évidence naturelle et non empreinte de reflexions conditionnées sous-jacentes sont-elles la représentation d'une inclinaison au vice ? Un enfant a des penchants naturels, ce que l'adulte réprime si aisément au nom de l'ordre ou revendique au nom de la liberté individuelle. Dans l'évidence, il n'y a ni méchanceté, ni gentillesse, ni normes, juste de la neutalité. L'émotion est là, quoi qu'on en dise. Certaines découvertes récentes au sujet du cerveau ont montré que les idées naissaient de la peur. Plusieurs facteurs ont permis à l'homme préhistorique de devenir l"homme civilisé : la viande, le redressement de la colonne vertébrale, le hasard, l'imitation des animaux et le cotoiement des autres hommes. L'évolution physique a donné le langage, celui-ci ayant permis un regroupement de signes et par là même la reconnaissance d'émotions.
La gentillesse est la capacité de ne pas juger d'emblée d'anormales telle scène, telle attitude. Elle laisse le temps de faire ses preuves. Cela dit, gentillesse n'égale pas tolérance aveugle. La gentillesse mène logiquement à un jugement plus ou moins définitif. Son avantage ? Ne pas se figer sur les apparences et permettre de mûrir en développant l'intelligence en tant qu'outil de progression du bien inaliénable mais non-absolu.

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