Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La ruelle
2 novembre 2008

Ce qu'on nous dit pas

Il est temps d’en finir avec la soumission au Capital !

La crise financière occupe le devant de la scène et inquiète à juste 
titre. L’assujettissement de l’économie réelle au bon vouloir des 
marchés financiers vient brutalement de démontrer toute sa nocivité.
Les salariés et leur famille sont appelés à en subir les 
conséquences : blocage des salaires, plans de licenciements, hausse 
des impôts, baisse des dépenses publiques et sociales, moins de 
services publics … Accepterons-nous, sans lutter, de nouveaux 
sacrifices ?
Chacun est en droit de savoir, de comprendre et d’exiger que ceux qui 
se sont enrichis durant des décennies de spéculation soient dénoncés 
et assument les dégâts. Les fortunes accumulées à cette occasion 
dépassent de loin les 360 milliards du plan SARKOZY.
Plus fondamentalement, des questions doivent être posées et des 
réponses collectives trouvées, par les seuls créateurs de richesses 
réelles, les salariés qui représente 95% des actifs du pays.

La crise : accident ou inévitable ?
La « crise » est-elle un accident de parcours, dû à la malhonnêteté de 
quelques spéculateurs ou était-elle prévisible, voire prévue et 
assumée par les capitalistes ?
Ce sont les fondements même du système qui induisent ces périodes 
d’instabilité. Le principe du capitalisme est de faire du profit sur 
le travail humain en exigeant un rendement en hausse permanente par 
rapport aux capitaux investis. Aussi bien pour les investissements 
industriels que pour les sommes mises en bourse. Arrive toujours un 
moment où la suraccumulation de capital ne permet plus de maintenir le 
taux de profit à 2 chiffres exigé. Alors les bourses paniquent, les 
paravents financiers se déchirent et les gouvernements, complices, 
renflouent les caisses par les deniers publics sur le dos des 
populations.
Cela peut paraître schématique, mais la crise précédente de même 
ampleur, en 1929, s’est déclenchée sur les mêmes principes.

L’élément déclencheur d’aujourd’hui
Il est significatif du cynisme du système, qui, pour trouver de 
nouvelles sources de profits, a inventé des crédits immobiliers à des 
taux révisables suivant le bon vouloir des actionnaires des banques 
américaines. Aspirant au mirage de la propriété, les familles modestes 
américaines ont été poussées à souscrire ces contrats qui ont abouti à 
un surendettement massif. Il s’agit donc d’une gigantesque spéculation 
sur les emprunts des plus pauvres ! Ça nous rappelle Sarkozy pendant 
sa campagne, déclarant en substance : « Je rêve d’une France de 
propriétaires ». Mais il ne fut pas seul à cautionner en France ce 
type de piège puisque cette forme de crédit date du début des années 
90. Plusieurs gouvernements se sont succédés depuis et en ont perpétué 
le principe.

La spéculation : un principe intangible du capitalisme
Au point de départ, les marchés financiers brassent l’argent issu de 
la valorisation du travail réel, en spéculant sur les véritables 
richesses créées et sur leur prévision future. Notre « démocratie » 
garantit cette propriété privée et lucrative à une minorité de 
rentiers, ce droit de prélever sur le travail des sommes monumentales 
pour parier en bourse. Au rayon des idées reçues, il est habituel de 
dire que « l’argent travaille ». Quel détournement de sens alors que 
les profits des entreprises, cotées en bourse ou non, sont précisément 
réalisés en faisant pression sur les salaires et les emplois, c'est-à-
dire contre le travail.
En France, la part des salaires dans le PIB a baissé de 10% au profit 
du Capital depuis 25 ans (soit 160 milliards d’euros par an). Cela a 
alimenté la bulle spéculative qui explose aujourd’hui sans que ceux 
qui se sont enrichis jusqu’ici soient inquiétés. Ni ceux qui, par 
leurs choix politiques, ont permis ce détournement de richesses en 
encourageant les suppressions d’emplois, les blocages de salaires, les 
exonérations des « charges » correspondant à une baisse de la part 
socialisée du salaire.

Les spéculateurs et leurs donneurs d’ordre ont-ils disparu ?
Le hold-up est à l’œuvre depuis longtemps. Comment ne pas voir dans la 
poursuite de l’instabilité des bourses mondiales une preuve que la 
spéculation continue ! Les plus gros veulent rafler la mise et faire 
payer les dégâts aux travailleurs. Leur objectif : une plus grande 
concentration des capitaux entre les mains d’une minorité toujours 
plus riche.

L’intégration européenne a été pensée pour favoriser le capital
De la liberté de circulation des capitaux (1986) à l’euro (2001), les 
décisions prises par tous les gouvernements de droite ou de gauche 
n’ont fait que favoriser la spéculation avec ses conséquences sur 
l’économie des sociétés européennes.
Leurs choix interdisent toute initiative d’un Etat, quel qu’il soit, 
qui s’appuierait sur l’expression d’une volonté populaire. Plus aucune 
possibilité d’ajustement monétaire (contrairement aux USA et en 
Angleterre qui ont conservé leur monnaie nationale) et plus de marges 
budgétaires.
Depuis son origine, l’intégration européenne sert de prétexte pour 
démolir tous les piliers mis en place, par la volonté des peuples, 
pour reconstruire les économies dévastées par la 2nde guerre mondiale.
En France est visé un modèle social, économique et politique, inspiré 
par le programme du Conseil National de la Résistance, s’appuyant sur 
le salaire socialisé (la Sécu et les retraites) et sur l’existence 
d’un vaste secteur public et nationalisé. Les fondements de ces deux 
grandes conquêtes avaient pour but, la réponse aux besoins sociaux et 
comme moyen, l’expropriation du Capital de ces domaines. Insupportable 
pour les capitalistes !

Le démantèlement est édifiant
Après un temps où le pouvoir a tenté de nous convaincre que le système 
bancaire français était sécurisé, le voile se déchire et le plan de 
360 milliards, bâti dans la précipitation, démontre le contraire.
N’oublions pas que, depuis 1986, les gouvernements successifs se sont 
privés des moyens d’empêcher la spéculation en privatisant à tour de 
bras tous les instruments financiers à leur disposition. De la Société 
Générale au Crédit Lyonnais, en passant par la BNP, les UAP, les AGF, 
le GAN, le CIC, la CNP, le Crédit Foncier de France, au regard 
d’aujourd’hui, quel gâchis !
Rappelons nous particulièrement du Crédit Local de France (issu de la 
CAECL - Caisse d’Aide à l’Equipement des Collectivités Locales), 
privatisé en 1991, qui s’est vu remplacé par la banque DEXIA, dont les 
errements ont conduit au renflouement par les Etats Français et Belge. 
Et durant tout ce temps, les taux de crédits pour les communes ont 
explosé et ont été répercutés sur les impôts locaux.
Résistons à partir des outils qui ont fait leurs preuves !
Il nous faut repartir des fondements qui, après la 2nde guerre 
mondiale, avaient permis un nouvel essor industriel s’appuyant sur les 
prémices d’un progrès social.
D’abord en exigeant une augmentation générale et substantielle des 
salaires, des pensions et des minimas de nature à inverser la tendance 
de la répartition des richesses dans le PIB. En promouvant également 
la notion de salaire socialisé que portent les valeurs et fondements 
de la Sécurité Sociale.
Il doit aussi être question de reconstituer un vaste secteur public 
nationalisé, véritable propriété publique et collective, dont les 
objectifs sont décidés démocratiquement, à partir de pouvoirs nouveaux 
des usagers et des personnels, d’intervenir quotidiennement dans sa 
gestion et son fonctionnement.
Cela n’est pas possible dans le cadre de l’Union Européenne et de 
l’euro. En sortir est aussi une des conditions à des coopérations 
mutuellement avantageuses, entre des Etats et leurs peuples 
souverains. L’exemple de l’accord antilibéral expérimenté en Amérique 
Latine (ALBA) est un encouragement porteur de perspectives de 
construction d’un monde débarrassé du capitalisme. Nous aussi, pouvons 
suivre cette voie. Sachons lutter dans ce sens

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
La ruelle
Publicité