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La ruelle
4 avril 2011

trouver les mots ...

C'est très difficile de parler du chomage.

Cela fait trois ans que l'on connait cette trste situation. J'essaye de m'en dégager tant bien que mal, mais cela me donne des angoisses terribles. J'en ai profondément honte.
Cela peut evidemment arriver à tout le monde de se faire licencier, mais quand le chomage dure longtemps, je crois qu'on finit par s'abêtir en se coupant du monde. Hélas, je ne peux en parler à personne car je ne suis pas entourée de personnes bien ancrées dans le réel. Comment parler des soucis psychologiques et financiers que cela génère à des gens qui vous répondent systématiquement par des expos ou la philo ? Cela n'a aucun intéret ... Mais c'est très pesant. Je me sens très seule, d'autant plus que chez moi l'atmosphère est irrespirable, invivable au quotidien.

Cela fait des mois que je n'ai pas mis les pieds sur paris. Le train me fait peur. Les gens, les payages monochromes, les rues désertiques, les regards fixes et inexpressifs, les paroles inutiles de ceux qu'on croise mais à qui on n'a rien à dire ...
Je ne me sens pas banlieusarde, mais parisienne. Je suis "too much" pour les banlieusards ; trop femme, trop jolie, trop libérée, trop existante. Mais je suis ainsi, je ne me changerai pas car je n'en ai aucune envie. Mais les regards pèsent lourd.

Je cache mes intérets.
Je dois rendre un mini mémoire que j'ai fait en quelques jours à peine, sur un ouvrage très difficile. J'en suis fière.

Que se passe-t-il en moi depuis quelque temps ?
Je crois que je réalise à quel point la vie telle que je l'ai menée jusqu'à présent ne me convient plus du tout. Je suis lasse de cette vie d'étudiante qui ne mène nulle part, de ce vagabondage dans paname, de ces aller-retours en rer juste pour fuir la maison ... je l'ai fait tant d'années que je n'y arrive plus désormais. Je l'ai associé à une immense solitude.

La religion est tombée à pic dans ma vie, à un moment où tous mes repères s'effondraient les uns après les autres. Malheureusement, je ne peux en parler à personne, surtout pas à mes parents. Cela me peine enormement. Combien de fois ai-je tant attendu leur secours, leur soutien, leurs paroles pour m'aider à me reconstruire après ce qui m est arrivée ? Mais j'ai attendu en vain. En vain ... Je n'arrive plus à les conisdérer comme des parents ; mais comme des gens. Des gens avec qui je suis obligée de vivre mais avec qui je ne m'entends pas. La confiance s'est brisée.

Cela fait des mois qu'on ne cesse de s'engueuler. Peut etre suis-je trop là, c'est possible ... mais j'ai l'impression d etre une infirmière et cela me fait très peur. Il y a une violence au quotidien qui donne une boule à la gorge, un noeud au ventre et des coups à la tete. Je ne me sens plus du tout en sécurité en leur présence. Alors, je reste seule ... seule ... ai-je le choix ?
La maladie, l'indifférence, l'absence-présence, les vannes, l'inculture, les jugements ... je ne peux plus, c'est trop.

De quoi ai-je besoin ? De vie. De joie. D'amour.
Je ressens une immense amertume par rapport à cet été.
Cet été, je me sentais très bien. Vivante, aimante, vibrante. Seulement mon humour n'a pas été compris, et mes phrases ont eu pour écho des drames, des agressions ...
J'en suis lasse, mais lasse ...! Jamais cela ne s'arretera. Sauf, peut etre, avec un divorce. La seule solution est de partir. Mais si je pars, aurais-je la force de revenir ? Je ne pense pas...

Je veux une famille, une vraie famille. Mais qu'aurais-je à transmettre à mes enfants ? Comment pourrais-je trouver l amour si je ne sais pas qui je suis et où je vais ? Tant de questions se bousculent dans ma tete, car j'ai compris que rien de bon ne m'avait été transmis. Aucune valeur, aucune morale, aucun principe auquel me raccrocher ; aucun projet ensemble, aucun nid douillet où me reposer. Je dois tout réapprendre par moi meme. Encore...

Je regrette énormément d'avoir parlé à ma mère de mon attrait pour cette pensée religieuse. Je lui ai dit à ce que cela representait pour moi, à quel point cela comptait pour me reconstruire ... mais tout ce que je lui ai dit d'intime lui est sorti de la tete... Cela m'a fait mal. Pourtant, je dois continuer, je me suis formée là dedans presque malgré moi. Cette religion me convient, meme si je ne comprends pas la langue des offices. Tout ce que j'ai vécu, et meme ce que je vis actuellement, a un sens. Lequel ? Je crois le connaitre, les religieux à qui j'en ai parlé aussi ; seulement seuls les papiers parlent.

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